Le restaurant

 

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Une scénographie de Clémence et Clément Goutal

Investissant sur plus de 500 m2 d’anciens ateliers de tissus rue des Jeûneurs, Bambou sonne la nostalgie des grands comptoirs d’Asie. Avec une terrasse au paradis et un salon à ciel ouvert, Bambou a la nonchalance d’un rendez-vous sur la péninsule du Kra et l’atmosphère feutrée des lieux du temps de la prohibition.
Dès l’entrée, le mur de cages à oiseaux chinées en Chine donne le ton. Faisant face au dragon de cuir et métal signé Zoé Rumeau, l’hôte investit l’espace, immense, entre un bar à cocktails sur-mesure sans comptoir et une salle qui s’installe à l’époque coloniale – hauteur de plafond et ventilos géants pour faire écho au parquet laqué noir.

Pour entreprendre le voyage en variant les impressions, il faut passer devant le gros container qui abrite un ascenseur à la manière des chargements dédiés à l’export, poursuivre son chemin parmi les boiseries brutes inspirées d’un théâtre italien en bois d’Oregon, les carreaux de ciment et tous les détails des années 30 qui viennent prendre le relais de ce décor pas si lointain. Appliques art déco, tables en marbre, banquettes maçonnées en plâtre et vieilles photos de classes exotiques longent les immenses baies, qui ouvrent sur le jardin-terrasse

En passant une tête à droite, première surprise : le ‘petit salon’, lieu de causeries cosy, avec un cabinet de curiosités réunissant des souvenirs de voyage, un plafond en natte de bambou, des canapés et le feu de cheminée crépitant, indispensable aux chuchotements. 




Le second tableau se découvre en bas des escaliers : le fumoir. Que Thomas Delafon et Jean-Pierre Lopes ont épargné de la punition habituelle en le concevant comme un lieu à part entière. 

D’abord, la salle de billard et les fauteuils crapauds en velours. Ensuite, les persiennes qui rappellent un territoire tout en ombres portées, avec une nouvelle fenêtre sur le continent, plus confidentielle, titillant l’imaginaire des fumoirs à opium dans l’Asie du 19e siècle. Des méridiennes pour l’allure et le confort, un petit salon en rotin et des boules chinoises pour le clin d’oeil... jusqu’au bout le voyage est propice au partage et à l’esprit vagabond.